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Appel à communication : Circulation des normes et altération des identités : ouverture à la modernité ou repli sur soi ?

Circulation des normes et altération des identités : ouverture à la modernité ou repli sur soi ?

1) Les évolutions du Droit dans un monde interconnecté

2) Normes et variations : langues, usages, sociétés

3) La littérature, entre normes esthétiques et créativité

4) Sacré et profane, ordre social et contestation.

Université d’Al-Azhar, Le Caire, 9-11 janvier 2024.

Lien : https://cerla.univ-lyon2.fr/activites/colloques-et-journees-detude-2.

Université d’Al-Azhar (Centre d’Al-Azhar pour l’enseignement du français), Université de Lyon 2, Université de Paris 13, Institut national des langues et civilisations orientales (Paris).

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Le thème global du colloque vise à réfléchir à la mondialisation et à ses incidences sur les individus (avec leurs appartenances et sensibilités), les sociétés (dans leurs fonctionnements et croyances), les États (par rapport à leurs processus de légitimation), et ce à travers la circulation des normes, entendues de manière large. La question posée, à laquelle chaque participant tentera d’apporter des réponses est de savoir si cette circulation mondialisée des normes pousse vers la modernité (concept qu’il sera nécessaire de définir) ou au contraire vers un rejet de celle-ci, et conséquemment vers un repli sur les traditions, les coutumes, les modes anciens de fonctionnement. Naturellement, les perceptions de la mondialisation et de la modernité varient selon les lieux et les circonstances, ce qui donne au colloque toute sa pertinence : savoir, comprendre, respecter, aimer, dans la diversité culturelle, telles doivent être les postures épistémologiques qui animeront le colloque, mais toutefois sans complaisance, avec donc des analyses sérieuses.

Université d’Al-Azhar, Le Caire, 9-11 janvier 2024.
Lien : https://cerla.univ-lyon2.fr/activites/colloques-et-journees-detude-2.
Contacts : Mona SABRY (Université d’Al-Azhar), monasabry2002@yahoo.fr + mona.sabry@azhar.edu.eg et Stéphane VALTER (Université de Lyon 2), s.valter@univ-lyon2.fr.

Université d’Al-Azhar (Centre d’Al-Azhar pour l’enseignement du français), Université de Lyon 2, Université de Paris 13, Institut national des langues et civilisations orientales (Paris)

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L’idée première de ce colloque est de permettre à des enseignants et chercheurs occidentaux de rencontrer leurs homologues égyptiens et arabes, puis d’échanger sur un thème à la fois général et précis. Assez général pour aborder différentes questions (juridiques, linguistiques, littéraires, sociologiques) et également assez précis pour bien cibler la réflexion. Le thème global du colloque vise à réfléchir à la mondialisation et à ses incidences sur les individus (avec leurs appartenances et sensibilités), les sociétés (dans leurs fonctionnements et croyances), les États (par rapport à leurs processus de légitimation), et ce à travers la circulation des normes, entendues de manière large.

La question posée, à laquelle chaque participant tentera d’apporter des réponses est de savoir si cette circulation mondialisée des normes pousse vers la modernité (concept qu’il sera nécessaire de définir) ou au contraire vers un rejet de celle-ci, et conséquemment vers un repli sur les traditions, les coutumes, les modes anciens de fonctionnement. Naturellement, les perceptions de la mondialisation et de la modernité varient selon les lieux et les circonstances, ce qui donne au colloque toute sa pertinence : savoir, comprendre, respecter, aimer, dans la diversité culturelle, telles doivent être les postures épistémologiques qui animeront le colloque, mais toutefois sans complaisance, avec donc des analyses sérieuses.

Les échanges se feront essentiellement en arabe et en français, et peut-être dans d’autres langues, avec une traduction. Cette variété langagière se veut le reflet du respect à accorder à tous les points de vue, sans privilégier une forme quelconque de références culturelles. Le but du colloque est, pour conclure, de dresser un tableau précis et général (même s’il n’est pas exhaustif) des échanges et influences de tous ordres entre le monde arabo-islamique et l’Occident, à travers la circulation (ou son absence) des normes, concept qui inclut les idées, les règles, les lois, les codes, les canons, les représentations, etc.

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Les évolutions du Droit dans un monde interconnecté

Axe 1 sous la responsabilité du Professeur Didier GUÉVEL (Université de Paris 13), du Professeur Fouad AL-NADI (Université d’Al-Azhar) et du Professeur Ahmad AL-EZABY (Université d’Al-Azhar) :

L’interconnexion, généralisée et exacerbée dans notre monde contemporain, n’a pas créé, à notre sens, de nouvelles modalités d’interactions entre les normes juridiques mais elle a sans doute favorisé et accéléré les phénomènes déjà existants. Une ample diffusion des informations relatives aux normes étrangères a pu aider à leur connaissance et à leur introduction ; mais l’absence de contrôle des sources de ces données et leur présentation par des personnes non expertes a pu être à l’origine de bien des incompréhensions. C’est probablement ce qui peut expliquer certaines évolutions du Droit français et ce de cinq points de vue différents : les mots du Droit, les procédés normatifs, les organes « normateurs », le contenu des normes et, enfin, leur ressort (tant géographique que populationnel, avec la question des règles supranationales). Enfin, faut-il plus parler des droits de l’Homme ou au contraire des devoirs humains ?

Normes et variations : langues, usages, sociétés

Axe 2 sous la responsabilité du Professeur Thomas SZENDE (INALCO, Paris), de la Professeure Soheir HAFEZ (Université d’Al-Azhar) et de la Professeure Mona SABRY (Université d’Al-Azhar) :

Cet axe tournera autour des idées suivantes : premièrement, l’enseignement des langues (et des cultures étrangères), qui a pour ambition de permettre à la fois la juste interprétation des messages et la production de messages appropriés, se doit de spécifier le statut social des éléments de la langue. Or, aucune langue n’échappe aux phénomènes de variation qui affectent le lexique, mais aussi toutes les structures morphosyntaxiques et phonétiques, qui constituent la personnalité d’une langue. Dans le même temps, la diversité des usages ne doit pas masquer la réalité des normes. Et l’existence de pratiques langagières différentes n’empêche pas les locuteurs d’avoir la conscience d’une forme d’appartenance à une communauté linguistique. Par ailleurs, la variabilité n’est pas entièrement libre car en l’absence d’un code commun à tous les locuteurs, la communauté linguistique n’existerait pas et la communication ne pourrait pas y être assurée.

La prise en compte de la variation pose ainsi le problème de la norme. Enseigner les structures de toute langue signifie : retenir un cadre de référence homogène et le plus commun possible à l’ensemble des locuteurs. C’est ainsi que dans l’apprentissage de tout système linguistique, le rapport à la norme joue un rôle particulièrement important. La norme linguistique est un processus social construit auquel le public de bonne instruction reste attaché et que l’enseignement s’efforce de maintenir. Reconnaître la norme, c’est d’abord se soumettre aux conventions de la société qui « sanctionne » les erreurs, et c’est aussi en connaître la marge de tolérance ; or, celle-ci peut être variable selon le type de phénomène. Parvenir à s’exprimer dans une langue revient à savoir opérer une sélection parmi les formes linguistiques possibles, savoir élaborer et exposer ses idées compte tenu de toutes les circonstances qui les motivent.

La littérature, entre normes esthétiques et créativité

Axe 3 sous la responsabilité du Professeur Denis PERNOT (Université de Paris 13) et de la Professeure Salwa LOTFI (Université d’Al-Azhar)

Dans ses avatars les plus institutionnalisés, le discours critique français a longtemps évalué les productions littéraires en fonction du respect de normes esthétiques (génériques, stylistiques, prosodiques, etc.) et sociales (bienséance, etc.) envisagées comme le produit d’une tradition nationale. Celle-ci s’est sentie menacée à partir du moment où, d’une part, des œuvres traduites de l’étranger ont connu le succès (roman russe, théâtre scandinave, etc.), où des écrivains étrangers ont écrit la France, pour certains d’entre eux en français, et où, d’autre part, les écrivains français ont voyagé, traduit leurs confrères d’ailleurs, célébré des œuvres venues de l’étranger, d’un étranger de plus en plus lointain. Dans les secteurs dominés du champ littéraire, l’étranger a en revanche été vu comme le vecteur d’un renouvellement des normes et des représentations, d’un renouveau de créativité. Défendant une normativité révolue ou des transgressions d’importation, ces positions doivent-elles être opposées l’une à l’autre ? Voyageur, migrant, exilé ou hôte de passage, l’écrivain qui s’exprime dans la langue de sa terre d’accueil, en faisant ainsi sa patrie d’élection créative, reste-t-il un étranger de l’intérieur au sein de la tradition littéraire où il fait entendre sa voix ? À quel prix, en matière de représentations de soi et des autres, sa naturalisation littéraire peut-elle avoir lieu ? Qu’en est-il à l’heure de la mondialisation des littératures nationales ? Se fondent-elles en une vaste littérature-monde subdivisée en aires linguistiques ? Y a-t-il lieu de parler d’œuvres métèques ou métisses ? Sans prétendre répondre à d’aussi complexes questions, il conviendrait de s’intéresser :
- à divers cas de naturalisation littéraire, de s’interroger sur les écritures qui les portent vis-à-vis des attentes normatives de traditions nationales données ;
- à des écrivains évoquant leurs expériences de l’ailleurs dans la langue de l’étranger qui les a accueillis et de réfléchir aux images de leur identité qu’ils ont construites en les faisant jouer vis-à-vis d’images, clichées ou renouvelées, de leur terre d’accueil ;
- aux instances, confrères, revues, journaux, réseaux de sociabilité, qui ont permis à des écrivains venus d’ailleurs de trouver, une écoute, dont la nature doit être interrogée, au sein du champ littéraire national où ils ont souhaité être reconnus et /ou au sein du champ littéraire de leur terre d’origine.

Sacré et profane, ordre social et contestation

Axe 4 sous la responsabilité du Professeur Stéphane VALTER (Université de Lyon 2) et du Professeur Nazir AYAD (Complexe d’Al-Azhar pour les Recherches Islamiques)

La notion de sacré est vaste. Elle signifie bien sûr les croyances et pratiques religieuses, mais aussi plusieurs choses – concrètes ou abstraites, liées à la nation, au pays, à la patrie, aux coutumes, aux traditions, à l’Histoire, etc. – auxquelles telle ou telle société ou structure accorde une valeur sacrée alors qu’il ne s’agit en fait que d’éléments non religieux. Sacré et profane sont donc parfois mêlés, pour les sociétés comme pour les États. En France, par exemple, beaucoup confère à Jeanne d’Arc une valeur sacrée, entre sainteté religieuse et patriotisme sacrificiel. Il s’agira de réfléchir aux dynamiques qui poussent à sacraliser ce qui ne l’est a priori pas, comme à jeter un regard profane sur ce qui relève du champ religieux, dans un complexe va-et-vient qui dépend des lieux et des époques. Outre ces phénomènes eux-mêmes (dont il faudra donner des exemples variés), tenter de cerner quels sont les processus de justification et de légitimation qui poussent à la sacralisation du profane, ou au contraire, revêt une importance majeure aux niveaux épistémologique et axiologique. Si l’on dit souvent que les sociétés occidentales sont plus profanes que les sociétés orientales, ce qui est en partie vrai mais aussi en partie faux, ceci mérite de toute façon – une fois de plus – une analyse sérieuse, dans une perspective historique – et comparatiste ! – prenant en compte tous les aspects de la vie humaine, dans la diversité et la contradiction. Pour revenir à l’exemple français (qui devra être enrichi d’autres expériences nationales), les perceptions de la laïcité, malgré le cadre légal, sont multiples et sujettes à discussion. Enfin, une autre question, complexe, est de savoir pourquoi les êtres humains et les sociétés semblent dans l’ensemble avoir plus de difficultés à considérer de manière critique le sacré que le profane.

Lieu : Université d’Al-Azhar, Le Caire.
Date : 9-11 janvier 2024.


Transport et hébergement : à la charge des participants venant de l’étranger.
Transport sur place (dans la mesure du possible, entre l’aéroport et l’hôtel, comme entre l’hôtel et le centre de conférences) et restauration (midi) : à la charge de l’Université d’Al-Azhar.

Comité scientifique :

Ahmad AL-EZABY, professeur, Dpt. D’études islamiques en anglais, directeur du Centre de traduction d’Al-Azhar ; Fouad AL-NADI, professeur (droit public et administratif), Al-Azhar ; Nazir AYAD, professeur (philosophie), secrétaire général du Complexe d’études islamiques – Al-Azhar ; Mervat BAKIR, professeure émérite (littérature française et comparée), Al-Azhar ; Didier GUÉVEL, professeur émérite (droit français privé), Université de Paris 13 ; Soheir HAFEZ, professeur émérite (littérature arabe), Al-Azhar ;
Salwa LOTFI, professeure émérite (littérature arabe), Al-Azhar ; Christian MÜLLER, directeur de recherche (droit musulman), IRHT-CNRS (Paris) ; Abdel Dayem NOSSEIR, professeur émérite, conseiller du Grand Imam d’Al-Azhar ; Denis PERNOT, professeur (littérature française contemporaine), Université de Paris 13 ; Mona SABRY, professeur adjointe, Al-Azhar ; Thomas SZENDE, professeur (linguistique appliquée, linguistique hongroise), INALCO ; Stéphane VALTER, professeur (monde arabe contemporain), Lyon 2 ;
Jim WALKER, professeur (sociolinguistique anglaise), Lyon 2.

Comité d’organisation :

Mona SABRY, Université d’Al-Azhar, monasabry2002@yahoo.fr + mona.sabry@azhar.edu.eg

Stéphane VALTER, Université de Lyon 2, s.valter@univ-lyon2.fr

Calendrier :

Envoi des résumés (environ 200 mots) avec un bref curriculum vitæ aux deux membres du comité d’organisation avant le 1er juin 2023. (Préciser l’axe dans lequel s’inscrit la contribution, comme la langue.)

Réponse du comité scientifique vers le 15 juillet 2023. Programme définitif en octobre 2023.

Les interventions pourront se faire en arabe et en français. Des contributions en anglais et en allemand sont également envisageables (et pourront être accompagnés d’une traduction simultanée vers l’arabe).

Une publication des actes est prévue en arabe et en français (sans exclure a priori les papiers rédigés en anglais et en allemand). Lien : https://cerla.univ-lyon2.fr/activites/colloques-et-journees-detude-2.Contacts : monasabry2002@yahoo.fr + mona.sabry@azhar.edu.eg, et s.valter@univ-lyon2.fr

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Séminaire “Itinéraires de la traduction” (2022-2023) : Séance 2, “La langue classique à l’épreuve de la traduction”

Itinéraires de la traduction

Séance en mode hybride (voir le lien ZOOM ci-dessous)

PRÉSENTATION

Le séminaire “Itinéraires de la traduction” débuté en 2021-2022 se poursuit cette année, dans le cadre des activités de l’axe 4 de Pléiade.

Nous avons le plaisir de vous convier à la deuxième séance de l’année 2022-2023 qui sera consacrée à « la traduction à l’épreuve de la langue classique ».

PROGRAMME

14h. Accueil et présentation par Aurélie Journo et Cécile Fourrel de Frettes

14h15. Marie-Églantine Lescasse (Université de Caen Normandie) : « L’apport des humanités numériques à l’étude de la traduction : Juan Martín Cordero, traducteur d’Érasme et de Vivès »

Discussion

15h. Cécile Dudouyt (Université Sorbonne Paris Nord, UR Pléiade) : « Imiter en traduisant : fragments traduits du théâtre grec dans le répertoire théâtral de la première modernité ».

Discussion

15h45. Louis Watier (Université Toulouse II – Jean Jaurès) : « Matière orale, forme écrite ? Traduire le nahuatl classique ».

Discussion

17h. Clôture de la séance.

Séance ouverte à tous et toutes

  • sur place, au Campus Condorcet
  • ou via le lien ZOOM suivant :

Cécile Fourrel de Frettes vous invite à une réunion Zoom planifiée.

https://zoom.us/j/3299355930?pwd=MGhiZy9Fa2RLbVBEU3lyK0k4cTBqdz09

ID de réunion : 329 935 5930

Code secret : xycw7D

Résumés des communications

1. Marie-Églantine Lescasse (Université de Caen Normandie) : « L’apport des humanités numériques à l’étude de la traduction : Juan Martín Cordero, traducteur d’Érasme et de Vivès »

Humaniste, auteur d’un opuscule sur le castillan bien connu des historiens de la langue, Juan Martín Cordero (1531-1584), Valencien installé à Louvain, fut aussi dans les années 1550 le traducteur prolifique d’auteurs classiques, d’humanistes et de contemporains, italiens et français.

Après une étude consacrée aux procédés de traduction de Cordero dans les Quexas y llanto de Pompeyo (1556), qui prennent pour hypotexte le Pompeius fugiens (1519) de Juan Luis Vivès, cette communication vise à élargir cette première approche (2023, à paraître), en incorporant un autre texte au corpus d’étude, et en testant la validité de certaines méthodes issues des humanités numériques à cet effet. Le nouveau texte pris en compte est la Declamación de la muerte por consolación de un amigo, traduction de la Declamatio de morte (1517) d’Érasme.

À partir de la comparaison entre les deux traductions, nous nous poserons les questions suivantes :

Quel est le degré de proximité de Cordero avec les textes qu’il traduit, et quelles transformations opère-t-il le plus couramment ? Son style s’adapte-t-il à l’œuvre traduite, ou au contraire, Cordero possède-t-il des habitus de traduction ancrés, qui se surimposent d’une traduction à l’autre, malgré la diversité des hypotextes ? Peut-on ainsi déceler une « patte stylistique » des traductions de Cordero, et comment la caractériser ? Enfin, du point de vue méthodologique, quel est l’apport des humanités numériques à l’étude de la traduction ?

Cette étude se fera en trois temps : d’abord, nous utiliserons les méthodes de la lexicométrie (mesures statistiques du vocabulaire, spécificités), afin de mesurer la distance intertextuelle entre Cordero et ses hypotextes (Érasme et Vivès). Dans un second temps, nous utiliserons une méthode déjà testée sur Góngora (Lescasse 2019) pour quantifier les écarts stylistiques de Cordero : l’extraction et l’analyse des suites d’étiquettes morpho-syntaxiques. Enfin, une lecture en close reading nous permettra de mettre au jour les techniques favorites de traduction de Cordero, entre subtil réaménagement de l’équilibre phrastique et réélaboration rhétorique du texte d’origine.

2. Cécile Dudouyt (Université Sorbonne Paris Nord, UR Pléiade) : « Imiter en traduisant : fragments traduits du théâtre grec dans le répertoire théâtral de la première modernité ».

Pratiquement toutes les premières traductions françaises de tragédies grecques furent produites avant 1549. Par comparaison, seulement deux tragédies romaines sont traduites à cette période. À partir de 1550, la tendance s’inverse : une seule traduction de tragédie grecque contre une vingtaine de traductions de pièces romaines. Il serait cependant faux de conclure que le théâtre grec n’a pas eu d’influence sur la constitution d’un théâtre français. Même si la production de traductions complètes de pièces s’arrête pratiquement dans la deuxième partie du XVIème siècle, traduire fait partie intégrante des pratiques créatrices du théâtre de la première modernité. Au-delà de l’opposition entre “traduction” et “imitation”, des fragments traduits de Sophocle et d’Aristophane s’invitent en effet sur la scène française.

Pour analyser les différentes facettes de la réception du théâtre grec par le biais de la traduction, je propose, après une brève présentation du corpus et des traducteurs, de les replacer dans le contexte des discours sur la traduction et sa place dans les poétiques de la première modernité. Cela passe notamment par une prise en compte de l’érosion du prestige attaché au concept de traduction (terme qui remplace progressivement celui, plus ancien, de “translation”), dont l’une des étapes principales est l’opposition faite par Joachim du Bellay entre “imitation” et “traduction” dans La Deffence et illustration de la langue françoyse (1549) . En dépit de ce déni de la dimension créatrice de la traduction, certains dramaturges recomposent des fragments traduits pour former un théâtre nouveau, une pratique artistique que j’illustrerai pour la comédie par La Néphélococugie  de Pierre Le Loyer (1578) et pour la tragédie par Antigone ou la piété (1580) et La Troade (1579) de Robert Garnier – ces pièces témoignent d’un impact dramaturgique, linguistique et poétique du théâtre grec dans la recréation d’un répertoire théâtral moderne en langue française.

3. Louis Watier (Université Toulouse II – Jean Jaurès) : « Matière orale, forme écrite ? Traduire le nahuatl classique ».

Le nahuatl est une langue parlée sur les hauts plateaux mexicains et qui fut notamment celle des Aztèques. On distingue, de manière arbitraire, entre deux états de langue : le nahuatl dit classique, de l’ère coloniale et pré-coloniale et le nahuatl contemporain (xxe siècle). Deux manuscrits poétiques, rédigés en nahuatl classique nous sont parvenus, les Cantares mexicanos et les Romances de los señores de nueva España, dont on situe la rédaction aux alentours des années 1580. L’imposition d’une écriture alphabétique, conséquence de la colonisation du Mexique par les Espagnols, a entraîné la disparition d’un système graphique complexe, à la fois pictographique et iconographique. Ce système de communication graphique ne permettant pas la transcription de discours reposait aussi sur la transmission orale du savoir.

De sorte que le statut des textes est ambigu puisqu’ils ont été rédigés dans une écriture alphabétique à la fin du xvie siècle par des indiens christianisés, sous le contrôle de moines franciscains et dominicains. On est ainsi en droit de se demander si un filtre écrit n’a pas été imposé à une matière orale préexistante. Comment rendre justice de cette hybridation en traduction ?

CALENDRIER DES SÉANCES 2022-2023

Séance 1 consacrée aux doctorant.e.s : 5 décembre 2022, voir le programme ici.

Séance 2 : « La traduction à l’épreuve de la langue classique »

Séance 3 : en mai-juin, programme à venir

SÉANCES 2021-2022

Séance 1 : une séance inaugurale, consacrée à la notion d’”itinéraires” dans la circulation des textes traduits, avec les interventions de Camille Bloomfield, Marian Panchón Hidalgo, Aurélie Journo et Cécile Fourrel ; retrouvez le programme ici

Séance 2 : une rencontre autour des liens entre traduction et culture de masse, avec Pedro Mogorrón Huerta, Natalia Soler Cifuentes et Céline Planchou ; retrouvez le programme ici.

Séance 3 : une séance consacrée à la “Traduction collaborative”, au cours de laquelle trois expériences de traduction collaborative furent présentées par Cécile Dudouyt, Agathe Torti et les membres de la revue Café, Aurélie Journo, Agathe Bonin et Marie Karas Delcourt ; retrouvez le programme ici.

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Olga Stepanova Desfeux, “Les rapports entre le texte et l’image de la bande dessinée La balade des clampins : de la rivalité à la complémentarité”.

La prochaine séance du séminaire de l’axe 4 sur la plurimédialité aura lieu mardi 6 décembre, de 14h à 16h dans la salle C 100 (Villetaneuse).

Nous aurons le plaisir d’écouter la conférence de Olga Stepanova Desfeux, intitulée “Les rapports entre le texte et l’image de la bande dessinée La balade des clampins : de la rivalité à la complémentarité”.

La rencontre se fera en présence de l’artiste, auteur et illustrateur Stanislas Barthélémy (sous réserve).

Veuillez trouver ci-dessous le résumé de sa présentation et ci-joint une illustration.

Olga Stepanova Desfeux (Pléiade), « Les rapports entre le texte et l’image de la bande dessinée La balade des clampins : de la rivalité à la complémentarité »

La bande dessinée est une forme d’expression artistique où le mot fait l’image (Fresnault-Deruelle, 1980). Née au croisement de deux arts, littérature et art graphique, elle a une nature mixte qui se manifeste à travers ses principales spécificités comme le caractère indissociable du texte et de l’image et le rôle moteur du personnage. Le texte (le message linguistique) et l’image (le message iconique) sont étroitement mêlés dans la bande dessinée. L’association de deux médiums implique une rivalité permanente entre eux pour la charge informative qu’ils transmettent. Dans leur interaction, ils influencent l’un l’autre en faisant naître des sens qui doivent parvenir jusqu’au lecteur. Les relations entre le texte et l’image sont analysées dans la bande dessinée franco-belge La balade des clampins (2004). Selon Roland Barthes (1964), le texte peut réduire la polysémie de l’image, aider le lecteur à choisir le bon niveau de perception. Pour sa part, l’image peut créer une polysémie faisant ressortir le sens propre d’une métaphore (superposition de sens). Cette rivalité, ou, en reprenant l’expression de Jan Baetens (2009) « friction créatrice », n’empêche pas d’obtenir une continuité harmonieuse où ils se complètent : le texte communique ce que l’image ne peut pas montrer (fonction de relais illustrée par Barthes), tandis que l’image contribue à l’interprétation du texte (fonction de suggestion).

Présentation de la conférencière :

Docteure en linguistique et chercheuse associée au Centre de recherche pluridisciplinaire en Lettres, Langues, Sciences humaines et des Sociétés « Pléiade » (Axe 4 : Représentations, hybridité, formes), Olga Stepanova Desfeux travaille sur le langage des jeunes dans la littérature et le cinéma, les représentations liées au genre, le dialogue entre les arts. Elle a publié plusieurs ouvrages parmi lesquels « Les tics de langage des jeunes : inutiles ou indispensables ? (Langues romanes non standard, 2021), « Comment les jeunes parlent d’amour dans les banlieues littéraires » (Folia Litteraria Romanica, n°16, 2021), «Traduire l’argot dans le roman de la Première Guerre mondiale : possibilités et contraintes » (Revue d’Études Françaises, n°24, 2020), L’argot aux multiples visages dans le théâtre et le cinéma contemporains (Paris : L’Harmattan, 2017), « Les métaphores de la crise dans la presse française : évolution vers le langage familier » (Argot et crises, 2017), « L’argot de la banlieue dans le théâtre contemporain (sur l’exemple des pièces de M. Azama et de X. Durringer) » (Folia Litteraria Romanica, n°16, 2015.), « Le jargon de la police à travers le cinéma » (Argot(s) et variations, 2014).

Nous espérons vous retrouver nombreux.ses à cette occasion.

Bien à vous,

Christèle et Valérie

Olga Stepanova Desfeux, “Les rapports entre le texte et l’image de la bande dessinée La balade des clampins : de la rivalité à la complémentarité”. Lire la suite »

Colloque Les arts plastiques et la musique au prisme du cinéma : penser l’hybridité

Colloque “Les arts plastiques et la musique au prisme du cinéma : penser l’hybridité”

Appel à communications

© Image : Edward Hopper, New York Movie, 1939.

Date limite de dépôt : 14 décembre 2020

Présentation

Dès le début du xxe siècle, de nombreux écrits ont affirmé la nature syncrétique[1] du cinéma, alors synonyme de modernité. Les années 1920, en particulier, furent marquées par la publication d’essais rapprochant, ou au contraire distinguant, le cinéma des autres arts. Alors qu’il a été considéré par les uns comme la forme artistique la plus complète, d’autres ont interprété son hybridité comme un échec à fonder sa propre esthétique. Toujours est-il qu’à l’âge du numérique, le cinéma n’a rien perdu de sa ductilité, même s’il est devenu un système de représentation minoritaire, selon les analyses de Jean-Michel Frodon[2]. Ainsi, en adoptant un point de vue transdisciplinaire, ce colloque entend interroger l’hybridité cinématographique, des origines de ce médium jusqu’à nos jours. Toutefois, nous laisserons de côté son rapport à la littérature, trop vaste à étudier dans ce cadre, pour nous consacrer exclusivement aux rapports du grand écran à la musique et aux arts plastiques.

La rencontre de ces pratiques artistiques a déjà suscité de multiples travaux, tant dans le champ des études cinématographiques que musicologiques, ou relevant de l’histoire de l’art ; néanmoins, toutes les perspectives ne semblent pas avoir été épuisées.

En effet, bien souvent, le rapport au septième art a été envisagé dans un sens plutôt qu’un autre, selon les disciplines. D’une part, la musique de film a suscité une production scientifique très abondante[3], conjuguant les points de vue analytique, historique, esthétique ou technique. En revanche, malgré quelques travaux récents, la musicalité du cinéma, désignée comme telle par le musicologue Émile Vuillermoz[4] – qui est aussi l’un des fondateurs de la critique cinématographique – mériterait une étude plus approfondie. En effet, l’analogie entre cinéma et musique repose sur des paradigmes communs (rythme, tempo[5]) ou transposables d’un médium à l’autre (harmonie, cadence, variations d’intensité, etc.), ou encore sur des similitudes formelles. De ce point de vue, les fondements théoriques de cette hybridité, ses apories, mais aussi et surtout les expérimentations cinématographiques auxquelles elle a donné lieu, gagneraient à être explorés et analysés plus systématiquement. Car si le cinéma d’avant-garde, dans l’entre-deux-guerres, est particulièrement propice à ce rapprochement (songeons par exemple à Germaine Dulac[6] ou à Walter Ruttmann), il faut également tenir compte des réalisations plus tardives relevant de la culture de masse. Aussi les travaux de Danijela Kulezic-Wilson[7], par leur explicitation des enjeux théoriques et pratiques du concept de musicalité cinématographique, constituent-ils un jalon important. Ajoutons enfin que cette hybridité sera d’autant plus manifeste chez des réalisateurs également compositeurs, tels Emir Kusturica ou Tony Gatlif, mais d’autres figures pourraient évidemment être évoquées : Wim Wenders, Wong Kar Wai, etc. (La liste est longue).

D’autre part, dans le domaine des arts plastiques, beaucoup d’études se sont centrées sur les emprunts du cinéma à la peinture, et sur la picturalité de l’œuvre cinématographique[8]. De même, les biopics inspirés de la vie des artistes (Goya de Carlos Saura, Van Gogh de Maurice Pialat, La Belle Noiseuse de Jacques Rivette, etc.) ont souvent retenu l’attention des chercheurs, dans la mesure où ils offrent un regard singulier sur le geste créateur ou le statut de l’artiste[9]. On se situe alors dans le domaine de la représentation – celle de l’artiste au travail, ou celle de l’œuvre, intégrée au réseau sémantique que construit le film – qui invite à s’intéresser au procédé de la citation[10]. Inversement, on s’est peu penché sur ce que la peinture ou les arts graphiques doivent au septième art, sur le plan du langage et de l’esthétique, bien que certaines figures comme Andy Warhol ou Edward Hopper aient éveillé un vif intérêt. Pensons également au catalogue de l’exposition new yorkaise « Picasso, Braque and Early Film in Cubism », seul en son genre d’après François Albera[11]. Les contributions pourront ainsi s’arrêter sur le « cinématisme »[12] des œuvres – pour reprendre l’expression forgée par S. M. Eisenstein –, sur des plasticiens aux pratiques plurielles et/ou intermédiatiques, sur leur formation ou leur itinéraire à la croisée du cinéma et des autres arts. En outre, les rapports de la bande-dessinée au grand écran mériteraient d’être approfondis, au-delà de la question de l’adaptation ; on pourra également s’intéresser à des productions encore largement laissées dans l’ombre, telles que l’imagerie qui circule en marge du spectacle filmique, ou l’évolution de l’art de l’affiche en interaction avec le cinéma.

En définitive, grâce à ce double point de vue sur le cinéma – un art façonné par les autres mais aussi façonnant –, ce colloque entend appréhender des pratiques artistiques hybrides (entre cinéma et musique ou arts plastiques) en lien avec un univers médiatique nécessairement pluriel[13], tout au long des xxe et xxie siècles. On privilégiera des approches originales susceptibles d’apporter un nouveau regard, au sein des courants d’avant-garde comme dans le cadre de ce que l’on a appelé la culture de masse, sur la plasticité du septième art ; une plasticité dont témoignent les nombreuses métaphores artistiques auxquelles ont eu recours les théoriciens et les critiques cinématographiques.

Axes de réflexion

Sans se limiter à une aire géographique ou culturelle, les propositions de communication, en français ou en anglais, d’une durée de 20 à 25 min, pourront s’inscrire dans l’un des axes suivants dont la liste n’est qu’indicative :

  • La musicalité du cinéma
  • Les mises en image de la musique
  • L’imagerie du cinéma
  • Les emprunts esthétiques au cinéma dans les arts plastiques
  • Les emprunts terminologiques aux autres arts dans la critique ou la théorie du cinéma
  • L’hybridité en question : dissonances et hiatus
  • Approches transversales mettant en jeu à la fois le cinéma, la musique et les arts plastiques

Envoi des propositions

Les propositions de communication (en .doc ou .docx), sont à envoyer à Cécile Fourrel de Frettes et à Inès Taillandier-Guittard, au plus tard le 14 décembre 2020, aux deux adresses suivantes : cecile.fourreldefrettes@univ-paris13.fr et ines.taillandierguittard@univ-evry.fr

Elles comprendront :

  • un titre
  • un résumé de 300 à 400 mots
  • une brève biobibliographie

Une réponse sera apportée, après examen des propositions, avant le 30 janvier 2021.

Document

Télécharger le pdf de l’appel, ici.

Organisation

  • Unité de Recherche pluridisciplinaire Pléiade (UR 7338) et structure fédérative de recherche MÉDIALECT, Université Sorbonne Paris Nord
  • RASM-CHCSC (Recherche, arts, spectacle, musique – Centre d’Histoire culturelle des sociétés contemporaines), Université d’Évry/Paris-Saclay

Dates du colloque : 15 et 16 avril 2021

Lieux : Université d’Évry et Université Sorbonne-Paris-Nord (Campus de Villetaneuse)

Le colloque sera suivi d’une publication des articles retenus après évaluation.

Comité scientifique

  • Brice Castanon-Akrami (Université Sorbonne Paris Nord, Pléiade)
  • Cécile Fourrel de Frettes (Université Sorbonne Paris Nord, Pléiade)
  • Chloé Huvet (Université d’Évry/Paris-Saclay, RASM-CHCSC)
  • Emmanuel Le Vagueresse (Université de Reims Champagne-Ardenne, CIRLEP)
  • Marie-Linda Ortega (Université Paris 3-Sorbonne Nouvelle, CREC)
  • Valérie Stiénon (Université Sorbonne Paris Nord, Pléiade)
  • Inès Taillandier-Guittard (Université d’Évry/Paris-Saclay, RASM-CHCSC)
  • Grégoire Tosser (Université d’Évry/Paris-Saclay, RASM-CHCSC)
  • Cécile Vincent-Cassy (Université Sorbonne Paris Nord, Pléiade)

Notes

[1] Cette idée est par exemple récurrente dans les textes réunis par Daniel Banda et José Moure : Le Cinéma. Naissance d’un art, 1895-1920, Paris, Flammarion, 2008. Voir également François Albera (éd.), Les Formalistes russes et le cinéma. Poétique du film, Paris, Nathan, 1996, et id., Le Cinéma au défi des arts, Liège, Yellow now, Coll. « Côté cinéma », 2019.

[2] Jean-Michel Frodon, Horizon cinéma. L’Art du cinéma dans le monde contemporain à l’âge du numérique et de la mondialisation, Paris, Cahiers du cinéma, Coll. « 21e siècle », 2006.

[3] Voir Jeannie Pool et Stephen H. Wright, A Research Guide to Film and Television Music,New York, Oxford University Press, 2011.

[4] Voir Émile Vuillermoz, « La musique des images » (1927), cité dans Emmanuelle Toulet et Christian Belaygue, Musique d’écran. L’Accompagnement musical du cinéma muet en France : 1918-1995, Paris, Réunion des Musées Nationaux, p. 113-120.

[5] Laurent Guido, L’Âge du rythme. Cinéma, musicalité et culture du corps dans les théories françaises des années 1910-1930, Lausanne, Payot, 2007 ; Danijela Kulezic-Wilson, dans The Musicality of Narrative Film (Londres, Palgrave Macmillan, 2015), fonde cette analogie sur trois éléments de convergence : temps, rythme et mouvement.

[6] Germaine Dulac, Écrits sur le cinéma (1919-1937), éd. Prosper Hillairet, Paris, Paris Expérimental, 1994. Roxane Hamery, « Debussy tel qu’en lui-même le cinéma l’a vu (et entendu) : Arabesques de Germaine Dulac et Images pour Debussy de Jean Motry », Musurgia, vol. 17, nº 2, 2010, p. 71-84.

[7] Danijela Kulezic-Wilson, The Musicality of Narrative Film, op. cit.

[8] Certains réalisateurs qui ont revendiqué ou affiché cette intermédialité se prêtent tout particulièrement à de telles d’analyses. Voir François Albera, Le Cinéma au défi des arts, op. cit. ; Patricia-Laure Thivat (dir.), Peinture et cinéma. Picturalité de l’image filmée de la toile à l’écran, numéro spécial de la revue Ligeia, vol. 2, nº 77-80, 2007, p. 73-283.

[9] Voir Gilles Mouëllic et Laurent Le Forestier (dirs.), Filmer l’artiste au travail, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2013.

[10] Voir Pierre-Henry Frangne, Antony Fiant et Gilles Mouëllic (dirs.), Les Œuvres d’art dans le cinéma de fiction, Rennes, Presses universitaires de Rennes,2014 ; Dominique Sipère et Alain J.-J. Cohen (dirs.), Les Autres Arts dans l’art du cinéma, Rennes, Presses universitaires de Rennes,2007 ; Alain Bonfand, Le Cinéma saturé. Essai sur les relations de la peinture et des images en mouvement, Paris, Vrin, Coll. « Essais d’Art et de Philosophie », 2012 (2e édition revue et augmentée).

[11] « Cinéma et peinture, peinture et cinéma », 1895. Mille huit cent quatre-vingt-quinze, nº 54, 2008, mis en ligne le 1er février 2011, consulté le 20 septembre 2020. URL : http://journals.openedition.org/1895/2932. Dans son étude, Berenice B. Rose analyse comment Picasso transpose le phénomène filmique à la toile dans Les Demoiselles d’Avignon (1907). Selon elle, « Picasso et Braque s’emparèrent du cinéma comme un agent catalytique – un deus ex machina – pour mettre en pièces les conventions de la représentation jusque dans leurs fondations et les reconstruire ». Voir Tom Gunning, Bernice B. Rose et Jennifer Wild (éd.), Picasso Braque and Early Film in Cubism, PaceWildenstein Gallery, New York, 2007, p. 37.

[12] Dans un ensemble de textes publiés sous le titre Cinématisme : peinture et cinéma (Dijon, Les Presses Du Réel, 2009), Eisenstein définit une méthodologie de l’analyse de l’œuvre d’art dans ses rapports au cinéma.

[13] Nous renvoyons ici aux travaux d’André Gaudreault et Philippe Marion, selon lesquels un média « trouve progressivement sa personnalité en gérant de manière plus ou moins singulière l’irrépressible part d’intermédialité qui toujours le traverse ». Voir « Un média naît toujours deux fois », dans André Gaudreault et François Jost (dirs.), « La croisée des médias », Sociétés et représentations, nº 9, Paris, Publications de la Sorbonne, CREDHESS, avril 2000, p. 21-36.

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Annulé – Colloque : “Anglais oral”

20e colloque de Villetaneuse sur l’anglais oral – 27 et 28 mars 2020 ALOES 2020

Université Sorbonne Paris Nord (Pléiade – EA 7338) et ALOES

Phonétique / phonologie : interface, régularités, réalisations

Conférencière invitée : Patrycja Strycharczuk (Manchester University)
Session spéciale : Histoire de l’ALOES

Pour fêter sa 20e édition, le colloque de Villetaneuse sur l’anglais oral, organisé par l’Université Paris 13 et l’ALOES, souhaite mettre à l’honneur le passé et les fondateurs de l’association, tout en mettant l’accent sur les innovations et les techniques les plus récentes de la recherche en phonétique / phonologie.
Ainsi la 20e édition sera-t-elle marquée par une session spéciale « Histoire de l’ALOES », lors de laquelle témoigneront les fondateurs de l’ALOES : Alain Deschamps, Jean-Louis Duchet, Jean-Michel Fournier et Michael O’Neil. Ruth Huart sera également présente pour parler des premières éditions du colloque de Villetaneuse, et John Humbley nous fera aussi la joie de participer.
Pour ce 20e anniversaire du colloque, nous avons aussi souhaité marquer l’évolution de la recherche et faire un lien avec le présent et le futur : nous aurons l’honneur d’accueillir comme conférencière invitée Patrycja Strycharczuk, de l’Université de Manchester, Maître de Conférences en linguistique et méthodes quantitatives. Patrycja Strycharczuk est spécialiste de phonétique articulatoire et l’étudie dans le contexte de la variation et du changement, travaillant ainsi à l’interface entre phonétique et phonologie, comme elle le montrera lors de sa conférence intitulée « The relationship between phonology and phonetics : perspectives from ongoing sound changes in English ».
C’est en effet une thématique volontairement large « Phonétique / phonologie : interface, régularités, réalisations » que nous avons retenue pour la 20e édition du colloque. Nous invitons principalement des contributions traitant de phonétique et de phonologie, afin de questionner le va-et-vient permanent entre ces deux domaines. Est-il possible de les déconnecter ou l’un est-il indéfectiblement lié à l’autre ? Peut-on faire de la phonologie sans phonétique et inversement ? Les différentes réalisations de certains phénomènes seront mises en avant, avec leurs régularités et leurs irrégularités, et l’interface entre phonétique et phonologie sera donc privilégiée, aussi bien au niveau segmental que suprasegmental. Des phénomènes tels que la (dé)rhoticisation, le (dé)voisement, l’accentuation (ou la désaccentuation), les variations de longueur, les montées terminales, les variations rythmiques, et bien d’autres encore, pourront être étudiés au niveau phonétique et/ou phonologique, avec toujours un questionnement vers l’autre domaine. On pourra se demander à quel moment il est question de processus phonologique. Quand parle-t-on de changement et quand s’agit-il de variation ? Quelle est la limite, s’il en existe une, entre les deux domaines ? Les communications pourront se focaliser sur une variété d’anglais ou sur plusieurs, sur l’anglais L1 mais aussi l’anglais L2.
Chaque exposé durera 30 minutes et sera suivi de 10 minutes de discussion. Des communications affichées (posters) seront également envisagées. Merci d’envoyer vos propositions de communication anonymes (une page de 400 mots maximum, accompagnée d’une page comportant les noms et affiliations) avant le 6 janvier 2020, à l’adresse suivante : pierre.fournier@univ-paris13.fr
Contact : Pierre Fournier, Université Paris 13, pierre.fournier@univ-paris13.fr
Comité d’organisation : Viviane Arigne (Université Paris 13), Pierre Fournier (Université Paris 13), Yann Fuchs (Université Paris 13), Sophie Herment (Aix-Marseille Université).
Comité scientifique : Viviane Arigne (Université Paris 13), Nicolas Ballier (Université de Paris), Jérémy Castanier (Université de Picardie), Pierre Fournier (Université Paris 13), Yann Fuchs (Université Paris 13), Isabelle Gaudy-Campbell (Université de Lorraine), Isabelle Girard (Université du Littoral-Côte-d’Opale), Olivier Glain (Université de Saint-Etienne), Sylvie Hanote (Université de Poitiers), Sophie Herment (Aix-Marseille Université), Sylvain Navarro (Université de Paris), Nicolas Videau (Université de Poitiers).

Pre-conference workshop

En pré-ouverture du colloque de Paris 13, un atelier se tiendra à Paris Diderot le jeudi 26 mars 2020 sur la thématique suivante :

« 40 ans de Guierre »

A l’occasion des 40 ans de la publication de la thèse de Lionel Guierre sur l’accentuation en anglais, nous proposons de recueillir des témoignages, des prolongements, des mises en perspective du travail de Lionel Guierre sur la phonologie de l’anglais.
http://www.clillac-arp.univ-paris-diderot.fr/user/nicolas_ballier/guierre_2020
Organisateurs : Nicolas Ballier et Ives Trévian, Université de Paris. Contact : Nicolas Ballier – nicolas.ballier@univ-paris-diderot.fr

Télécharger le programme
Télécharger le call for papers en anglais et en français
Télécharger l’affiche

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La France des marges, Armand Colin. 2016

Sous la direction d’E. Grésillon, F. Alexandre et B. Sajaloli

À  l’occasion de la nouvelle question de géographie – La France des marges – mise au concours du CAPES d’histoire-géographie et des agrégations d’histoire et de géographie, chercheurs et doctorants de l’axe 3Territoires, limites, marges” de Pléiade ont largement contribué à cet ouvrage. Par ordre alphabétique : Frédéric Alexandre, Morgane Flégeau, Boris Lebeau, Solange Montagné-Villette, Marie Redon et Fabien Roussel).

Être en marge, avoir de la marge, prendre une marge… la sémantique des marges reflète d’emblée l’ambivalence du terme : liberté, bénéfice, possibilité d’un côté, éloignement des forces vives, voire relégation de l’autre. Appliqué à l’espace français, le terme conduit à décentrer le regard porté sur le territoire national et à penser une France des angles morts et des interstices, une France des minorités, moins intégrée et moins accessible, moins visible et peu connue. Une France insaisissable aussi, la notion de marge étant toujours relative tant sur le plan spatial que socioculturel et posant donc vivement des questions d’échelle, de regard, de méthode et de définition.
La première partie de cette France des marges est ainsi consacrée aux processus de marginalisation en distinguant ce qui est lié à l’espace (éloignement, enclavement…) et ce qui s’apparente à l’exclusion culturelle et sociale (populations démunies, migrants, communautés alternatives…).

La deuxième partie réfléchit aux formes que les marges revêtent aujourd’hui, en différenciant la marginalité et ses degrés dans les territoires ruraux, urbains ou péri-urbains. Les marges présentent en effet des réalités contrastées : isolement, pauvreté, exclusion et dénuement jouxtant innovation sociale ou revendication de vivre autrement.
Enfin, la trajectoire des marges, leur instabilité, voire leur réversibilité, interrogent les politiques publiques et mobilisent plusieurs champs de la connaissance géographique : politique, sociale, économique, culturelle, environnementale, rurale et urbaine.

Sous la direction de : Étienne GRÉSILLON, maître de conférences à l’Université Paris-Diderot, participe à la préparation aux concours et à la formation des enseignants. Responsable de l’Approche transversale du Ladyss (UMR 7533), Frédéric ALEXANDRE, professeur à l’Université Paris 13, participe depuis une vingtaine d’années à la préparation aux concours et à la formation des enseignants. Directeur du laboratoire pluridisciplinaire Pléiade (EA 7338), il a créé et animé l’axe de recherche Territoires, limites, marges et Bertrand SAJALOLI, ancien membre du jury du CAPES d’Histoire-Géographie, maître de conférences à l’université d’Orléans et participe à la préparation aux concours. Responsable de l’axe Solidarités et territoires au sein du CEDETE (EA 1210).

Pour plus d’informations

La France des marges, Armand Colin. 2016 Lire la suite »

Théâtre levain du cinéma, théâtre destin du cinéma, éditions Le Manuscrit. 2013

sous la direction de Agathe Torti-Alcayaga et Christine Kieh

Les spécialistes professionnels et universitaires du cinéma français et anglo-saxon réunis autour de cet ouvrage ont travaillé ensemble à partir de l’interrogation que constitue leur fascination pour le théâtre. Dans le contexte actuel d’homogénéisation des formats à des fins de rentabilité, il leur a semblé opportun de voir comment théâtre et cinéma ont pu devenir des révélateurs l’un de l’autre, contribuant à fixer l’identité qu’on leur prête aujourd’hui. Un regard transculturel vient enrichir cette réflexion intermédiale puisque, pour proches qu’elles soient, la francophonie et l’anglophonie sont elles aussi traditionnellement pensées en termes de rivalité. Comment alors la transversalité culturelle vient-elle travailler la transversalité médiatique au-delà du redoublement ou de la contradiction ? Des photogrammes, ainsi que le témoignage des réalisateurs présents lors du XXIIIe festival Théâtre au cinéma du Magic Cinéma de Bobigny illustrent ces propos et stimulent la réflexion.

Références

332 pages
ISBN : 978-2-304-04202-3

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À propos de l’auteur

Agathe Torti-Alcayaga est Maître de conférences à l’université Paris 13 où elle co-anime le séminaire de recherche « TISSEURS : Quels outils théoriques pour penser la transtextualisation et les interculturalités ? ». Elle travaille sur le théâtre, le cinéma, leurs rapports croisés, ainsi qu’à la façon dont ils circulent entre les aires culturelles francophones et anglophones.

Théâtre levain du cinéma, théâtre destin du cinéma, éditions Le Manuscrit. 2013 Lire la suite »